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14 mars 2018

Quinzième poème du bois de chauffage

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Le pire l’hiver pendant que le bois craque parce qu’il travaille

ne pas entendre rêver les oiseaux

la nuit dans les arbres

et presque

s’entendre rêver soi-même

 

Photo : derrière ma maison

© Éditions Orage-Lagune-Express, 2018

 

08 mars 2018

Septième poème du bois de chauffage

En mauvaise lune

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J’ai pensé que mon bois avait été coupé en mauvaise lune

 

En y songeant dans la voiture j’étais mal luné

 

J’ai aboyé contre un bénévole fluorescent qui bloquait la circulation à cause d’une course cycliste vous n’aviez qu’à partir plus tôt m’a-t-il répondu en m’expliquant par où je devais passer pour faire un détour de vingt kilomètres

 

Je lui ai répondu que je n’avais pas besoin d’un dessin car j’étais d’ici On dirait pas a-t-il sifflé à quoi j’ai rétorqué je le prends comme un compliment

 

Cet incident m’a au moins montré pourquoi je ne serai jamais un auteur local authentique

 

Parce que ce genre de type ne gueule pas contre les courses cyclistes et ne se fait pas refiler du bois coupé en mauvaise lune

 

Photo : la lune à ma fenêtre, récemment.

© Éditions Orage-Lagune-Express, 2018 

 

 

27 février 2018

Sixième poème du bois de chauffage

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Dans les grandes lignes de la vie j’ai mieux réussi à ne pas faire ce que je ne voulais pas qu’à faire ce que je voulais

 

Oh bien sûr il me faut ranger le bois et parfois le scier mais cela n’entre pas dans les grandes lignes on ne peut pas échapper à tout

 

Un après-midi de tronçonneuse peut-il être recyclé dans un poème ? Je connais des romanciers américains qui en font trois cents pages et beaucoup d’argent

 

Je devrais m’en inspirer et partir signer de tels livres en jeans et chemise à carreaux dans les salons où l’on trouverait ça tellement authentique un auteur local qui débite du bois de chauffage

 

© Éditions Orage-Lagune-Express, 2018